Les massifs boisés du plateau brabançon représentent les vestiges d’un immense foret qui occupait une superficie considérable dans toute la Belgique et que les néolithiques ont commencé à défricher.

Connue sous le nom de foret charbonnière, elle a été jusqu’à la fin du 19eme siècle source de production de charbon de bois. Sa régression jusqu’à nos jours est essentiellement le fait de l’augmentation des terres cultivées. La toponymie nous rappelle son existence avec les noms en « bois » ou en « loo » plus particulièrement dans les régions néerlandophones « bosch ».

C’est à partir du Moyen Age que s’est dessinée une véritable politique de grands défrichements, œuvre des seigneurs ou des abbayes. Ce vaste mouvement de mise en valeur des terres coïncide avec une forte croissance de la population. Des défrichements ont encore eu lieu aux 18eme et 19eme siècles.

Les sols sableux mis à nu par les défrichements, pauvres et peu capables de retenir les éléments nutritifs ont de surcroit été cultivés de façon brutale (brulage de la végétation, absence d’amendement…). Les toponymies en « sart » ou en « rode » évoquent cette origine.  Les sols ont été rendus stériles d’autant plus rapidement que d’importantes pluies ont lessivé les sels minéraux dans le sable où elles pénètrent vite et facilement.

Sur les sols sableux laissés à l’abandon par l’agriculture la dégradation s’est poursuivie jusqu’à la formation d’une couche de sable totalement décoloré correspondant à un type de sol appelé podzol. Il n’y poussait qu’une maigre végétation que les bergers ont donné en pâture à leurs troupeaux. Les dents du bétail empêchaient la recolonisation par les arbres de la foret. Une végétation caractéristique s’est progressivement constituée, ce sont les landes à bruyères.

Celles-ci, entretenues par la pratique pastorale ancienne qui s’est maintenue jusqu’au début du 20eme siècle, couvraient autrefois de très vastes étendues dans le Brabant Wallon. Actuellement les lambeaux de landes ne sont plus que de rares témoins. La plupart ont disparu, abandonnés à la recolonisation spontanée par les arbres, plantés de pins noirs, dévorés par les sablières ou les constructions.

Beaucoup de noms de lieux n’en témoignent encore là où bien souvent plus rien dans le paysage ne permet d’imaginer leur présence. Ce sont tous les lieux-dits en « bruyère » et en « heide » comme Grande Bruyère, Bruyère Jonas, Bonheide, Maralheide.