L’exploitation du sable dans le Bois de la Houssière date de L’Antiquité. Le sable qui en était extrait était utilisé pour la construction. Seul le sable en surface, de type siliceux datant du Lutétien était exploité.

On retrouve à bien des endroits des traces de ces exploitations. Le long du sentier du Tienne à l’houche, on retrouve les traces d’une ancienne exploitation du sable de cette époque. On y exploitait la limonite au départ du sable. La présence de scories atteste de cette pratique.

Plus tard, les archives de la ville indiquent qu’en 1412, « une charrette à deux chevaux et trois valets » était affectés au transport du sable du Bois de la Houssière jusqu’au centre.  Il faut attendre la fin du 19ème siècle pour que l’exploitation industrielle des sablières démarre réellement. En 1888, la construction d’une voie ferrée reliant la sablière à la gare de Braine-le-Comte facilita le développement de l’activité. Il s’agissait d’une voie à écartement de 60 cm de type Decauville. Dans un premier temps, des wagonnets de deux tonnes étaient tirés par des chevaux. Peu avant 1914 une locomotive à vapeur remplaça la traction chevaline.

En 1938, débute l’exploitation mécanique à l’aide d’excavatrices montées sur chenilles et à moteur diesel. De nouvelles berlines de cinq tonnes, construites à Braine-le-Comte même par les ateliers Bourleau, sont alors mises en service. Au milieu du 20ème siècle, le bois comptait 5 sablières majeures en exploitation pour une superficie d’environ 100 ha et on pouvait encore voir à l’époque un petit train à vapeur tirant des wagonnets de la sablière du Long Jour vers le quai de chargement de la rue du Tunnel en passant par l’avenue de la Houssière.

Dans les années 1950, le transport par camion prit le relais et la voie ferrée fut démantelée. La sablière du Planois, plus au nord du bois était encore reliée par le vicinal à la ligne de chemin de fer Tubize – Ecaussinnes (ligne 106). Le sable y était transféré à la pelle dans des wagons de 20 tonnes.

Avant la mécanisation, les conditions de travail étaient loin d’être optimales. Le travail y était pénible et se faisait à la bêche ou à la pioche. Les éboulements étaient nombreux et engendraient de nombreuses victimes. L’absence de normes de sécurité et de sécurité sociale entraînait régulièrement des mouvements sociaux. Les patrons faisaient alors appel à ce que l’on nommait « des jaunes » pour faire le travail à la place des grévistes.

L’exploitation sablière débuta de manière industrielle dans la seconde moitié du 19ème siècle. La technique la plus souvent utilisée était celle d’abattage par le pied de front. Les exploitations les plus récentes ont cependant fait aussi appel à la méthode d’abattage mécanique par le sommet moins courante. Il fallait tout d’abord pratiquer une coupe forestière sur le haut du versant exploité. Ensuite, une excavatrice ôtait la couche de végétaux, d’humus et de limon qui recouvrait le sable. Cette couche était très épaisse ici et atteignait les 4 mètres. L’engin n’avait plus ensuite qu’à racler le sommet du front à la hauteur souhaitée et pousser le sable brut vers le bas. Les gros rognons étaient évacués au moyen d’une grille. Une trémie munie d’un tamis vibré terminait le travail en séparant le sable des petits cailloux gréseux.

Le sable obtenu était de deux types. La partie supérieure était constituée de sable lutétien « gras » (15% d’argile, moins de 6% d’oxydes de fer et peu de calcaire) rouge, apprécié pour sa résistance aux hautes températures et utilisé en métallurgie pour la fabrication de moules de fonderie. En dessous, on retrouvait du sable yprésien maigre (moins de 8% d’argile) jaune ocre, idéal pour la construction de bâtiments et de routes. La distinction entre ces deux dépôts était difficile sur le terrain et ne pouvait se faire qu’en étudiant la granulométrie.  Le dernier front d’exploitation était situé à l’est de l’excavation et présentait encore de belles parois sableuses de plus de 10 mètres de haut (le fond de la sablière est à une altitude de 140m et le sommet à 160). À son apogée, le front atteignait une hauteur de 26 mètres. Une année d’exploitation fournissait environ 78 000 tonnes de sables (donnée pour 1987).

A la fin de l’exploitation, le fond a été laissé relativement plat et non, comme c’est souvent le cas, encombré de monticules de terre ou de pierres et parsemés de creux remplis d’eau stagnante.  Localement, la présence habituelle de flaques et de joncs indique que l’extraction s’est arrêtée à la limite de la nappe aquifère.

Ce vaste site, réaménagé en arboretum par la Ville de Braine-le-Comte, a perdu son caractère sableux, sauf au niveau de certaines portions de talus qui attirent encore – mais de moins en moins – des insectes psammophiles, tels que des Cicindèles et des Hyménoptères Aculéates. Les plantes pionnières caractéristiques des sols sableux régressent au profit des espèces à affinité forestière, parmi lesquelles Pyrola minor et la fougère Dryopteris affinis subsp. borreri.


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