Ce vaste site est localisé au sud-est de Hennuyères, près du lieu-dit Planois, dans la partie nord du Bois de la Houssière. L’excavation a été creusée dans le versant ouest de la partie septentrionale de la colline sableuse de la Houssière. Elle est complètement ceinturée par plusieurs chemins et routes. On y a exploité des sables tertiaires du Bruxellien.

Le site est constitué de deux anciennes sablières contiguës (correspondant à Hennuyères n°3 – au sud – et n°4 – au nord – sur la carte de la DPA) qui forment un ensemble d’environ 25 ha allongé dans l’axe nord-est – sud-ouest.

Le site a été exploité industriellement entre 1924 et 1976.

Propriété communale, il est accessible par plusieurs sentiers arrivant dans la partie nord et ouest. La route qui longe le site à l’est domine l’excavation. Des chemins et sentiers parcourent le fond de la cavité.

Les flancs, hauts d’environ 20 m du côté est, sont arborés. Vers le nord subsiste une petite portion de falaise encore sableuse.

Le fond de l’excavation comprend des secteurs arborés et d’autres plus ou moins ouverts. La partie sud de la sablière présente une topographie irrégulière (remblais) et est plus anciennement arborée que le reste.

Les aires sableuses les plus étendues se trouvent au niveau des chemins et vers le nord. Ailleurs, le sable est apparent par petites plages. De nombreuses pierres gréseuses affleurent localement.

Le fond de l’excavation comprend :

  • Des secteurs boisés, à base de feuillus divers dans la partie méridionale (sur remblais – ronces abondantes) ou de bouleaux ailleurs, avec sous-bois riche en ronces et fougère-aigle;
  • Des zones colonisées par la lande à Calluna vulgaris et très secondairement Cytisus scoparius, avec Agrostis capillaris, Deschampsia flexuosa, Molinia caerulea, Teucrium scorodonia, Carex pilulifera, etc. Le rare Lycopodium clavatum, déjà décelé en 1994 (deux plages de 1 et 2 m2), y est encore présent (plusieurs petites plages repérées en 2004); dans certaines parties du site, Calluna vulgaris se développe en forme de coussinet suite à l’action des lapins;
  • Des aires encore bien ouvertes occupées par une végétation pionnière composée de bryophytes, de lichens et d’espèces des pelouses sur sables du Thero-Airion: Aira praecox, A. caryophyllea (peu abondant), Arenaria serpyllifolia, Spergularia rubra, Cerastium semidecandrum, Filago minima, Rumex acetosella, Sedum acre, Aphanes arvensis, Veronica officinalis, V. arvensis,…;
  • Des ronciers.

D’un point de vue ornithologique, le site présente un potentiel d’accueil pour l’engoulement d’Europe (Caprimulgus europaeus). Le coucou gris (Cuculus canorus) est régulièrement noté en période de nidification. Le cantonnement et/ou la reproduction du bouvreuil pivoine (Pyrrhula pyrrhula), du pouillot fitis (Phylloscopus trochilus), du pouillot siffleur (Phylloscopus sibilatrix) et du pic vert (Picus viridis) ont été constatés.

Deux reptiles sont représentés dans le périmètre : le lézard vivipare (Zootoca vivipara), fréquemment aperçu au niveau des landes, et l’orvet (Anguis fragilis), toujours très discret. Très peu d’amphibiens sont observés sur le site, en raison de l’absence de points d’eau : tout au plus y croise-t-on quelques grenouilles rousses (Rana temporaria) et crapauds communs (Bufo bufo) en vadrouille.

Parmi l’entomofaune locale, les Hyménoptères aculéates constituent sans doute l’un des principaux attraits de l’endroit, surtout au printemps où un maximum d’espèces sont actives. En 1994, quand la colonisation arbustive était encore limitée, les abeilles fouisseuses printanières y nichaient en grand nombre (entre 6.000-8.000 nids, dispersés ou concentrés dans les aires les plus sableuses) ; en l’espace de dix ans, la population a diminué, mais reste important dans les zones encore sableuses, avec en particulier Colletes cunicularius, accompagné de son parasite Sphecodes albilabris, mais aussi Andrena vaga, Andrena clarkella, Andrena bicolor et Andrena praecox.

D’autres espèces plus discrètes ont été récensées en 1994-95: le Mutillide Smicromyrme rufipes; les Chrysides Hedychrum gerstaeckeri et H. nobile; les Pompilides Arachnospila spissa, Pompilus cinereus et Priocnemis perturbator; les Sphécides Ammophila sabulosa, Mellinus arvensis, Cerceris arenaria, C. quadrifasciata, C. rybyensis, Lindenius panzeri, Mimesa lutaria (abondant), Oxybelus bipunctatus (abondant dans les sables meubles) (obs. A. Remacle).

Les parties sableuses ouvertes hébergent un orthoptère très typique : le gomphocère tacheté, ou criquet « golfeur » (Myrmeleotettix maculatus), espèce pionnière très localisée dans la région.

Le site, mais également les zones boisées alentours, accueillent une vingtaine d’espèces de papillons de jour, dont le petit sylvain (Limenitis camilla), espèce sylvicole rare au nord du sillon sambro-mosan, dont la chenille se développe sur les chèvrefeuilles.

Une quinzaine de coléoptères y sont recensées, les deux espèces les plus emblématiques étant le minotaure typhée (Typhaeus typhoeus) dont les terriers se rencontrent un peu partout dans les parties les plus sablonneuses, et la cicindèle hybride (Cicindela hybrida), surtout cantonnée le long des sentiers. On soulignera aussi la présence d’Anomala dubia, un scarabée sabulicole typique.

La lande à bruyère diverses espèces d’insectes spécialisées comme la coccinelle des bruyères (Chilocorus bipustulatus) et la noctuelle de la myrtille (Anarta myrtilli).

Malgré l’absence de mares et autres plans d’eau sur le site, pas moins de 13 espèces de libellules ont été observées en 2015.


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