Généralités

Situation : Braine-le-Comte est une ville de la province de Hainaut, située sur la route de Mons à Bruxelles, à 24 km de Mons, à 6 km de Soignies, Ecaussinnes et Ronquières. Ses limites sont au Nord et Nord-Est: Rebecq, Hennuyères et Virginal; à l’Est et Sud-Est: Ronquières, Henripont et Ecaussinnes-d’Enghien; au Sud et Sud-Ouest Naast et Soignies; à l’Ouest Horrues et Petit-Roeulx

Aujourd’hui, Braine-le-Comte appartient à l’arrondissement judiciaire de Mons, arrondissement administratif de Soignies et au canton de justice de paix de Soignies.  Doyenné de Soignies et diocèse de Tournai.

Le sol est formé de terrains variés, tels que plaines et coteaux, sol argileux et bois de la Houssière où l’on extrayait autrefois du sable employé dans la construction du bâtiment.

Superficie : la ville couvre un territoire de 3999 hectares, 73 ares et 5 centiares. Le périmètre de la ville mesure environ 28 kilomètres.

Altitude : le seuil de l’église paroissiale se trouve à 84,53 mètres au-dessus du niveau de la mer. Le point culminant de la route vers Henripont à 159 mètres.

Histoire

Les archives de la Cour des Comptes nous rapportent que le village primaire fut implanté dans une clairière de la forêt charbonnière des Gaules. Il était peuplé de Nerviens et dirigé par le chef gaulois Brennus, général des Sénolais. Ce village fut baptisé Broenia.  Le mot actuel « Braine » est un mot dont l’étymologie est douteuse mais qui a beaucoup évolué au cours des siècles. L’éthymologie probable et généralement admise reconnait à « Braine » le sens de  » Rivière coulant du bois » et par « Wilhotica » un diminutif de « Villa » ( romaine), « cense » ou « métairie ». Braine-la-villote signifierait donc « métairie sur la Braine ».

Saint Géry ( évèque de Cambrai mort en 619) aurait fondé un modeste village appelé Braine la Vilhotte. Au Vlle s., c’était un alleu de l’abbaye Sainte Waudru de Mons. En 1158, il entra dans le patrimoine de Baudouin IV, comte de Hainaut. Il l’appela Braine-le-Comte. Il fortifia la bourgade convoitée par tes Brabançons. Baudouin V acheva les fortification et le dota d’un château fort qui fut détruit par les troupes espagnoles du duc de Villa Hermosa, en 1677.

La seigneurie était le siège d’une châtellenie de 11 communes: Haut-Ittre, Feluy, Bois-Seigneur-Isaac Braine-leChâteau, Wauthier-Braine , Ecaussines, Henripont Brainel’Alleud, Quenast, Saintes, Steenkerque.

Une halle construite au XIIIe siècle devint une source de profits et donna un essor au commerce. Une nouvelle halle fut construite en 1402-1403 et démolie en 1720.

Un béguinage fondé au XIlle s., entretenait l’hôpital Saint Nicolas qui cessa en 1528.

La cité, objet d’une lutte continuelle entre Brabançons et Hennuyers, connut souvent les ravages de la guerre.

En 1424, la ville défendue par le duc de Gloucester et ses hommes, fut investie Par les Brabançons, En 1583. la garnison de Bruxelles la soumIt au pillage, Elle le fut encore par les soldats de Louis XIV en 1691-92.

La seigneurie principale resta en possession du comte de Hainaut jusqu’au XVile s., elle entra alors dans les domaines du duc d’Arenberg (1652) et le resta jusqu’à la fin de l’Ancien Régime.

Au XIXe siècle, la ville devint un centre commercial important et vit sa population augmenter sensiblement.

L’agriculture avait deux centres d’intérêt: la culture des céréales (froment, seigle, avoine), les betteraves sucrières; et l’élevage (bovin –chevalin) jusqu’en 1950. Au début du siècle, quelques verreries, fermées en 1960, occupaient plusieurs centaines d’ouvriers. Des sablières et des filatures de coton, disparues maintenant, complétaient l’activité économique de la ville.

C’est le Brainois, Jean Mouchant, qui arbora le premier drapeau belge au grillage du Parc de Bruxelles, lors de la Révolution de septembre 1830.

L’hotel de ville

Au centre de la place de Braine-le-Comte se trouve l’ancien Hôtel de ville, un édifice inscrit à la troisième classe des monuments historiques. Sa façade, tournée vers la Grand-Place, est en moellons bleus. La porte en anse de janier est entourée d’une archivolte à crossette.   Des moulures prismatiques en forment la base.

Des documents des XVème et XVIème siècles attestent que les comtes de Hainaut possédaient, à Braine-le-Comte, une résidence dénommée « Le Logis du Roi ».  Il nous est permis de supposer qu’elle n’était autre que le bâtiment servant anciennement d’Hôtel de Ville. Vers 1720, lors de la démolition des la Halle, le duc d’Arenberg accorda en location aux magistrats de Braine, la maison communale.

La demeure ne fut pas construite d’un seul jet.  L’Hôtel de Ville est une construction de style Renaissance.  La première partie, celle du Nord, date de 1549.  La seconde fut édifiée en 1608.  C’est ce qui explique la différence si marquante qui existe dans la décoration extérieure. Les fenêtres de la partie située au Nord sont à croisillons en pierre avec moulures.  Au dessus des fenêtres du rez-de-chaussée, sur les linteaux, existe une frise avec perlage finement ciselé.  Des pilastres à panneaux partent du cordon de l’étage pour aboutir à la corniche en pierre.  Celle-ci est soutenue par des corbeaux moulurés du côté droit et tout à fait unis du côté gauche.

La salle du conseil possède deux cheminées monumentales en pierre de Soignies du XVIIème siècle.  Dans le vestibule et la cage d’escalier, se trouvent des portes très jolies à encadrements en pierre avec linteaux en accolade et niche au-dessus avec fleuron.  Tous les plafonds sont à sommiers et gîtes en chêne parfaitement conservés.

Détruite partiellement à plusieurs reprises, elle a chaque fois été restaurée telle qu’elle était auparavant. Lors de la restauration de 1905, les plafonds ont été débarrassés des plâtras dont on les avaient recouverts.  Les sommiers, gîtes et planchettes ont été nettoyés.   Les châssis, volets et viraux à plomb ont été refaits comme le modèle ancien retrouvé dans les combles.  La corniche a été débarrassée de son cheval en zinc et les lucarnes restaurées.  Pour terminer, la toiture a été couronnée par un clocheton abritant une cloche « la Bageole » ainsi qu’une horloge.

L’église St Géry

Le plus remarquable des monuments de la ville de Braine Le Comte est sans conteste l’église Saint Géry qui se dresse à l’entrée de la ville près de la ligne des remparts primitifs. Elle était entourée, jadis, d’un cimetière auquel a succédé, aujourd’hui, un agréable square.

D’abord un très beau parvis en dos d’âne vous conduira au porche d’entrée. On y pénètre par une porte dont le linteau sculpté représente la descente du Christ aux limbes et les premiers justes rachetés par le sang du Sauveur.

L’ensemble de l’édifice comprend trois nefs d’égale hauteur. A gauche et à droite au-delà de chacune des quatre travées, se forment des chapelles perpendiculaires à l’axe principal. Les deux chapelles du fond dédiées à saint Antoine et Saint Christophe se terminent par des pans coupés.

Seize colonnes en pierre de Soignies soutiennent les trois voûtes, relativement basses, ayant remplacée, au début du XVIII eme siècle le plafond primitif. Le choeur et l’abside se situent dans le prolongement de la grande nef et requièrent une attention toute spéciale en raison, d’abord de leur architecture à la fois élégante et vigoureuse.

Édifié en 1577, le maître autel est l’oeuvre de Jean Mône auteur des  magnifiques autels d’albâtre décorant la chapelle de Sainte-Gudule de Bruxelles et une des chapelles de Notre-dame de Hal. Le maître-autel comporte un vaste retable de pierre, divisé en hauteur, en deux étages et offrant, dans sa largeur, trois compartiments que séparent les colonnettes et de délicats pilastres. Une tourelle polygonale culmine au-dessus d’une corniche aux saillies vigoureuses.

Chaque étage est orné de trois bas-reliefs dont les personnages ont une distinction d’allure et une vivacité de gestes qui rappellent le retable du martyre de Saint Georges, joyau du musée du Cinquantenaire.

Ce jubé monumental appuie ses trois arcades de marbre noir sur quatre colonnettes ioniques de marbre rouge qui en précèdent douze autres, plus petites, s’élevant d’un stylobate noir et portant quatre arcades en plein cintre. Ce jubé se termine par une balustrade contre laquelle sont adossées trois statues blanches, dressées sur des socles prolongeant la clé des trois grandes arcades et représentant les trois vertus théologales, les quatre statues dressées sur les socles au sommet des colonnettes représentent les quatre vertus cardinales.

L’église Saint-Géry possède de nombreux autels et quelques beaux confessionnaux, une série de statues de saints des seizième et dix-septième siècles. Les orfèvreries de l’église Saint-Géry sont conservées avec le plus grand soin. Parmi celles-ci, il y a un ostensoir-soleil ainsi qu’une croix de procession attribués au célèbre orfèvre montois Hugues de la Vigne.

De nombreuses pierres tombales dont méritent l’attention: ce sont celles d’Eloy Ghoisset (1529) et celle plus récente de Philippe de Gognies.

La tour, massive, d’une hauteur de 40 mètres abrite trois cloches qui s’appellent Maxellende, Préospérine et le Dindin.  cette dernière provient de l’ancien couvent des Soeurs récollectines qui fut supprimé en 1793. Un magnifique carillon de 48 cloches vient compléter cet ensemble et, les jours de festivités, de très beaux concerts sont offerts aux mélomanes.

Les remparts

Les remparts dont était dotée la ville de Braine-le-Comte avaient été édifiés par Baudouin IV, surnommé le Bâtisseur, en même temps que ceux de Chimay, Valenciennes, Ath, Binche et Mons, toutes les villes qu’il venait d’acquérir.  L’importance de ces acquisitions et de ces travaux montre à la fois la richesse naissante du pays et celle du souverain.  Baudouin IV était aimé du peuple qui admirait l’éclat de son règne et la grandeur de ses ouvrages. La construction fut achevée en 1185 par son fils Baudouin V.

L’enceinte de notre ville comportait trois portes : celles de Mons, de Bruxelles et de Nivelles.  A droite de cette dernière, figure encore encore la fameuse tour à Kies (tour aux chiens).  Ce nom de tour aux chiens provient du fait que le comte Baudouin IV avait une meute de chiens.

Il reste encore çà et là, à la rue d’Horrues, à la ruelle des Bas-Fossés, à la rue d’Enghien, le long de la ruelle Larcée, de nombreux vestiges des remparts :

En descendant la rue Henri Neuman, à gauche, à une centaine de mètres de la Coulette, entre un mur de jardin et le pignon d’une maison, un escalier marque l’entrée de la ruelle Larcée. on aperçoit une tour surmontée d’une balustrade.

Dans la rue des Patiniers, une muraille et deux tours.  La première tour est surmontée d’un pavillon.

Dans le jardin du notaire, face à l’église Saint-Géry, subsiste la base presque entièrement conservée d’une tour très importante.  Elle prend pied dans le roc.  Sa hauteur est de 6, 20 mètres au-dessus du sol et de 8,60 mètres au-dessus du niveau de la rue d’Enghien.  Le tronçon subsistant de la tourelle du guet s’élève à 9,38 mètres au-dessus du pavé de la même rue.  Cette tour n’est autre que le donjon de Braine.

Dans le sentier des Bas-Fossés, un peut également voir une tour avec une curieuse meurtrière.

Des viviers bordant l’agglomération de Braine s’étendaient le long de la Brainette depuis le pont L’Incluse actuel jusqu’à la grand’rue.  La première partie allait jusqu’à la rue du Pont (aujourd’hui Édouard Etienne) et couvrait les abords des remparts de l’Est