Eglise circulaire du Christ Ressuscité
La construction en 1958 de l’église du Christ Ressuscité s’inscrit dans un quartier périphérique d’une petite ville industrielle en plein déclin. La sobriété et la modestie sont alors de mise. L’édifice doit pouvoir parler à tous et devenir un lieu de rassemblement, un foyer social et culturel pour le quartier dans lequel il s’inscrit.
Oeuvre de l’architecte Suisse Jean-Marie Ellenberger (1913-1988), sa conception débute en 1955, la pose de la première pierre se fait le 28 septembre 1957 et sa consécration aura finalement lieu le 18 octobre 1958.
De loin, on aperçoit le campanile et son unique cloche, séparé du reste du bâtiment. Le volume principal de l’église, en brique de la région, de forme cylindrique est disposé sur un vaste parvis. Il supporte, en un nombre symbolique de douze appuis, une toiture inclinée. Cette dalle de toiture, énorme, en béton armé, se détache du mur de brique. De faible épaisseur, elle a été coulée d’un seul tenant. Les espaces d’accueil, ouverts sur l’extérieur, sont entièrement vitrés. La lumière est filtrée par des pare-soleil en béton. Ils encadrent la petite abside abritant les fonts baptismaux.
Un parcours s’établit du baptistère à l’autel : de l’eau à la croix et à la résurrection. L’idée génératrice du projet est bien rassembler une communauté paroissiale autour de l’autel. Cet autel est central. Vers lui tout converge. Les volumes simples s’agenceront suivant ce cheminement : de plan circulaire, la nef devient cylindrique, la toiture s’incline pour protéger le lieu du sacrifice qui reçoit une lumière zénithale, symbole de la dimension verticale, de la relation à Dieu. Les bancs sont disposés en cercle, ce qui accentue encore cette convergeance vers l’autel. Le mur en brique, percé de quelques vitraux, enveloppe cet espace d’une grande sobriété.
Les matériaux de construction sont locaux : brique pour les parois et les murs, pierre bleue de Soignies pour les pierres d’autel, hêtre pour toutes les boiseries. Le Christ en croix, d’une élégante sobriété, en fer soudé, rappelle le contexte industriel local et la présence des Forges de Clabecq voisines. Les vitraux et les émaux garnissant les tambours d’entrée ont été réalisés par un artiste brugeois : Michel Martens.
La lumière naturelle, colorée ou diffuse, participe à l’ambiance intérieure de l’édifice. L’entrée, très claire, est cernée de baies vitrées par lesquelles la lumière entre filtrée par les pare-soleil de béton qui rythme la façade. Le contraste avec l’abside des fonts baptismaux est manifeste. Elle n’est éclairée que par un frise de vitraux séparant du mur la coupole qui les couvre. On retrouve le même procédé dans la nef. La dalle de toiture, retombant en voûtes sur les douze points d’appui laisse s’ouvrir de larges baies vitrées entre ceux-ci. La lumière qui y pénètre, non colorée, accentue le détachement de la toiture du mur. Le mur de brique est ponctué de petites baies en saillie abritant un vitrage coloré. La lumière zénithale est amenée sur l’autel par un lanterneau. Plus présente, elle détache l’autel du reste du sanctuaire.
A gauche de l’autel se trouve la chapelle, séparée de l’église par une paroi vitrée, offre un climat propice au recueillement. Les matériaux utilisés contribuent à créer une atmosphère feutrée et intime. Le tabernacle y est déposé, dans une abside discrète. Sur le mur du plafond, une fresque évoque le chemin de croix.
Le centre paroissial, indépendant de l’église, avec sa salle des fêtes et plusieurs locaux, se trouve en contre-bas.