Quand on parle aujourd’hui de « déportation », on pense directement aux millions de morts des camps de travail et d’extermination de l’Allemagne nazie, aux résistants envoyés à Bergen-Belsen ou à Dachau, aux Juifs et aux Tziganes exterminés à Auschwitz.

Il suffit d’entrer le mot déportation dans un moteur de recherche internet pour qu’apparaissent des centaines de références sur les camps de la mort.

Cependant, c’est oublier un peu vite les dizaines de milliers de nos concitoyens envoyés de force en Allemagne ou en France pour travailler au service de l’occupant durant la Première Guerre mondiale.

1916 est « l’année phare » de ces déportations avec l’envoi systématique des hommes âgés entre 16 et 55 ans dans des camps de travail. Certains d’entre eux reviendront rapidement au pays alors que d’autres devront attendre l’armistice de 1918 pour revoir leur famille ; de nombreux prisonniers n’en reviendront jamais.

N’oublions pas l’angoisse des familles dont certaines, qui après avoir vécu les massacres d’août 1914, voient partir leur fils ou leur mari.

Mal nourris et logés dans des baraquements mal chauffés et sales, ces hommes arrachés à leur famille refuseront souvent de travailler pour l’ennemi. Leur condition n’en sera que plus difficile.