Virginal a une très longue histoire, elle aurait dû avoir une très vieille église. Ce n’est pas le cas. Les terres étant pauvres, les habitants l’étaient aussi. Ils ne pouvaient se permettre la construction d’une église digne de ce nom. Mais il est certain qu’une église existait à l’emplacement de l’actuelle.
Pour en savoir plus sur cette ancienne église il convient de se plonger dans les écrits de l’abbé Philippe Steen.
L’ancienne église démolie en 1827 semblait cependant avoir une longue existence par la manière dont était construite. Cependant aucune marque de l’époque de son existence n’a été découverte. On a seulement trouvé sur le sommier ou poutre du jubé l’année 1605 mais il est probable que ce n’est que la date de l’établissement du dit jubé et que l’église existait depuis fort longtemps.
Les murs étaient construits de pierre de sable. On y descendait par trois degrés comme dans une cave. Elle n’avait que 20 pieds jusqu’au plafond qui fut fait en 1752. Avant cette époque, les sommiers et les gîtes étaient à découvertes. Elle était longue de 47 pieds et large de 27 ce qui fait un total de 1269 pieds de surface. Il s’y trouvait 2 autels, les mêmes que ceux d’aujourd’hui, un confessionnal, une tribune pour le bourgmestre, la chaire de vérité, 16 bancs de particuliers, 30 chaises, l’escalier du jubé… Il y avait une petite porte au midi devant laquelle se trouvait un porche de 10 sur 8 pieds couvert d’un toit de pannes sous plafond et sans porte.
Le chœur était large de 16 pieds et long de 18. Il n’y avait que deux petites fenêtres d’un pied et demi de largeur et 4 pieds de hauteur. La sacristie était longue de 9 pieds et large de 8 pieds mais le coin du mur de l’église y prenait beaucoup de place. Le cimetière contenait, y compris l’église, 847 aunes de Pays-Bas ou 40 verges.
Il est également précisé : « dès que nous aurons l’assurance d’établir une autre église, nous établirons le cimetière en vis-à-vis de la chapelle Notre Dame de Consolation » Ce nouveau cimetière fut bénit par l’abbé Philippe Steen le 23 mai 1826.
La destruction des murs du cimetière et du porche de l’église débuta le 3 février 1827. On fit sauter les murs à la poudre noire. Le 14 mars 1827 l’église n’existait plus. Les fouilles pour les fondations commencèrent le 16 et la première pierre fut posée au coin de la sacristie par le maçon Herman de Braine-le-Château le 20 mars 1827 à midi.
L’architecte voulut que l’on plaçât des pierres aux coins des murs et que les fondations soient plus importantes. Ces deux modifications occasionnèrent un déficit. De plus, des pièces de bois avaient été oubliées. Mais l’œuvre put prendre forme. Les premiers sommiers furent installés le 9 juillet, le chœur le 14 juillet. L’abbé Philippe Steen chanta la première messe le dimanche 15 juillet, précisément 4 mois après le début des travaux. Les plafonneurs commencèrent le 13 aout. Le clocher fut entièrement achevé lors du placement de la poutre des cloches le 27 octobre 1827.
L’église était chauffée par un unique feu à charbon. Certaines chaises étaient recouvertes de tissus et réservées aux nantis. Des autres rangées avec des chaises plus sobres étaient réservées pour les sœurs du couvent qui assistaient à l’office.
La proposition d’installer un orgue fut votée à l’unanimité par le conseil communal et la fabrique d’église en 1827. Une convention fut signée entre le curé, le bourgmestre et le sieur Van Peteghem facteur d’orgues à Gand.
L’église fut bénie en grande pompe le 7 juillet 1829.
D’après Jacques Vanderlinden in « De Vesnau à Virginal »