Avant le départ, ils font leurs provisions dans des magasins de la marine (Anvers, Bruxelles, Charleroi…). En cours de route, ils trouvent des fruits et des légumes frais auprès des éclusiers complaisants, excellents jardiniers par surcroît. La chose est tolérée là où il n’y a pas de commerce spécialisé. Comment pourrait-on faire autrement ? Frigos et surgélateurs domestiques ne sont encore que vue de l’esprit. Quant aux produits laitiers, pain, oeufs, viande, denrées coloniales, pétrole pour lampe ou réchaud, ils sont achetés dans les « boutiques » jouxtant certaines écluses (Bornival. Clabecq).
Toutefois, dans l’Entre-Deux-Guerres, les bateliers descendent de préférence à Hasquempont (écluse. 29) et à Ronquières (écluse 27) idéalement situés à mi-route entre Bruxelles et le Pays Noir.
A Hasquempont (rue de Halage), j’ai relevé deux magasins, une boucherie et 3 cafés, pas nécessairement en même temps.
A Ronquières (rue de Nivelles), 3 magasins, un boucher, 3 cafés, un garagiste parfois appelé pour réparer les moteurs des bateaux, et un boulanger-pâtissier (après la guerre 40-45).
J’ai dénombré les cafés. Mais n’allez surtout pas croire que les bateliers en étaient des clients assidus. Très regardants à la dépense, ils descendaient rarement à terre. Ce n’est pas chez nous qu’on sifflait la goutte à chaque écluse comme on l’a parfois imprudemment avancé en se référant à Georges Simenon.