La société concessionnaire des embranchements, devant la décroissance des recettes, due à la concurrence des chemins de fer et surtout aux réductions de tarif que le gouvernement introduisit en 1866, craignant de ne plus pouvoir assurer le service des intérêts et de l’amortissement des actions privilégiées, considéra son rachat par l’Etat comme une issue heureuse à laquelle elle adhéra. En juin 1869, les embranchements furent repris par l’Etat moyennant une somme de 2.450.000 francs.
La Société des embranchements du canal de Charleroi avait vécu. Pour les usagers, toutefois, les changements ne furent guère apparents et l’activité se poursuivit normalement.
Mise à grande section (passage de 70 t à 300 t)
Les travaux de mise à grande section des embranchements du Centre, dont les longueurs étaient respectivement de 10.350 mètres pour la branche principale et 4.452 mètres pour les branches secondaires, furent entamés en 1884 et complètement achevés en 1888.
L’élargissement des embranchements ne se fit toutefois pas sans mal. La difficulté principale résidait dans la situation surélevée des digues et surtout dans la qualité fort médiocre des terres disponibles pour la construction de ces digues, terres provenant des déblais.
Pour vaincre cette difficulté et empêcher toute rupture de digue, on fit usage, tout en utilisant les terres de déblais disponibles, de moyens spéciaux pour compacter énergiquement les couches de remblai : c’est ainsi que des rouleaux compresseurs doubles de 2.100 kg furent mis en oeuvre. Préalablement au cylindrage de chaque couche, les terres employées furent additionnées de chaux hydraulique ou de lait de chaux à raison de 15 litres de chaux par mètre cube de remblai compacté.
Ces moyens exceptionnels conduisirent à d’excellents résultats, les digues se montrant d’une étanchéité parfaite.
Ces travaux supplémentaires augmentèrent bien sûr les coûts de l’entreprise qui atteignirent 2.320.000 francs.