Peu de temps après le rachat de la concession, les industriels du district de Charleroi et plus particulièrement ceux installés le long du Piéton obtinrent de l’Etat, suite à de nombreuses réclamations, qu’il mette à l’étude la mise à grande section du canal. Travail que le Départe ment des Travaux publics jugeait opportun : dès le 30 août 1841, celui-ci chargeait l’inspecteur général des Ponts et Chaussées VIFQUAIN d’en dresser le projet.

L’objet principal des réclamations concernait les six premiers biefs du canal de Charleroi. il était clair, en effet, que la mise à grande section de ceux-ci permettrait de réunir directement, sans transbordement et économiquement, les centres houillers de la vallée du Piéton à la région parisienne via la Sambre et les canaux qui complétaient la ligne de navigation vers Paris. Ainsi le district de Charleroi tout entier se trouverait placé dans les meilleures conditions d’exportation.

En 1842, dans son rapport d’ensemble sur l’amélioration du réseau navigable belge, VIFQUAIN préconisait la construction de six nouvelles écluses de 5,20 m de large, 41,45 m de longueur entre les buscs, soit 38,50 m de longueur utile, ainsi que l’élargissement de quelques ponts et de certains biefs afin de permettre la navigation des péniches françaises de 5 m de largeur et de 280 tonneaux qui étaient en usage sur la ligne Charleroi – Paris. Il évaluait alors le coût de réalisation de ce projet à 500.000 francs.

La mise à grande section s’imposait de plus en plus et la pression des industriels ne se relâchait pas.

C’est ainsi que la loi du 20 décembre 1851 relative à tout un ensemble de travaux d’utilité publique réserva un montant de 1.000.000 de francs pour l’élargissement du canal de Charleroi dans la section comprise entre la 9e écluse et la Sambre.

Il était en effet décidé d’élargir les 8 premiers biefs surie versant de la Sambre, la jonction avec cette rivière se faisant en un nouveau point, soit â Marchienne, en lieu et place du point de jonction de Dampremy . Cette tranche de travaux fut exécutée de 1854 à 1857. Les dépenses atteignirent un montant de 1.950.000 francs.

LOI DU 4 AOUT 1879 – PROGRAMME DIT “DES CANAUX HOUILLERS”

Cette solution n’était pas complète et plus tard la loi du 4 août 1879 décida la mise à grande section du canal de Charleroi à Bruxelles sur tout son développement, y compris les embranchements du Centre, et sa jonction avec le canal de Mons à Condé par la construction du canal du Centre.