A cette date, des faits historiques allaient se dérouler à Bruxelles : allumée au soir du 25 août lors d’une représentation de la Muette de Portici au théâtre de la Monnaie, l’insurrection éclatait. Rapidement les événements se précipitèrent. Guillaume ordonna à ses deux fils, le prince d’Orange et le prince Frédéric, de se diriger sur Bruxelles à la tête de quelques régiments afin d’y rétablir l’ordre. Les tentatives des princes échouèrent, l’insurrection gagnant au contraire le pays tout entier, refoulant les garnisons hollandaises. Peu après, le succès de nos armes allait se voir confirmer sur le plan politique par la Conférence de Londres du 4 novembre qui entérinait par les puissances européennes la consécration de l’indépendance nationale que le Gouvernement Provisoire avait proclamée dès le 4 octobre 1830.
L’incidence des journées historiques sur la construction du canal fut minime. En effet, les travaux ne s’arrêtèrent que quelques jours. Après leur reprise, ils durent cesser à nouveau mais cette fois en raison de nouvelles difficultés financières. Le 29(m acompte de 100.000 florins versé par le syndicat d’amortissement hollandais sur le prêt de 4 millions de florins ayant été épuisé, le Gouvernement Provisoire n’hésita pas à se substituer au syndicat hollandais, ayant immédiatement apprécié l’importance de la nouvelle voie de communication. C’est ainsi que, par un arrêté du 15 décembre 1830, il autorisa l’administrateur général des Finances à avancer au concessionnaire une somme de 100.000 florins (211.640 francs). Cet arrêté fut suivi d’un décret en date du 14 avril 1831 accordant une somme de 300.000 florins pour la continuation des travaux, allocation qui fut ensuite
portée à 1 million de florins.