Ainsi que nous l’avons vu au chapitre III, jusque vers l’an mille, le territoire de Ronquières, avec une population clairsemée, était composé de quelques alleux et fiefs indépendants les uns des autres et ne formant pas une organisation communautaire propre. Les circonstances l’avaient isolé de ses voisins. Il se butait
au Nord et à l’Est à deux grandes anciennes divisions administratives ecclésiastiques à savoir
a) au Nord le doyenné-
b) a l’Est au diocèse de Liège (paroisse de Monstreux-
au Sud et à l’Ouest, une limite nouvelle s’était tracée avec le comté de Hainaut (paroisses de Feluy, d’Ecaussinnes-
Entre toutes ces paroisses plus précoces, son territoire de 1400 à 1500 bonniers était resté inorganisé, faute de population suffisante.
Avec le 11eme siècle, le pays se peuple et se défriche.
L’autorité ecclésiastique, la première, estime le moment venu d’y créer une paroisse simple et installe un « altare» sur l’éperon rocheux des « Ronceraies-
L’altare de « Ronceriis » donnera son nom à la paroisse dont il était le centre.
En 1134, l’évêque de Cambrai, Liétard, le cédera à l’abbaye de St Ghislain, installée depuis 980 environ dans le domaine d’Haurut, « a personatu et omni exactione liberum preter debita episcopi et ministrorum nostrorum obsonia ». La donation est approuvée par le pape Innocent II le 4 avril 1138 (= 1139 n. s.). (Cartulaire de St-
« A personatu liberum» c’est à dire que l’autel et ses biens n’étaient pas grevés d’un droit de propriété au profit d’un tiers, même laïc sauf pour celui-
La création de cette paroisse (patron St Géry) est assez remarquable. En effet, on ne peut pas la rattacher à la formation classique des paroisses, presque toutes issues d’une villa ou grand domaine franc ou d’un vicus. Il n’y a pas non plus le moindre indice d’aucune sorte qu’elle ait été constituée d’un terroir détaché d’une paroisse voisine. C’est donc un type assez rare de paroisse primitive formée tardivement dans un «locus desertus» jusque là inorganisé, et détachée de juridiction diocésaine directe.
En même temps que l’altare, St Ghislain a reçu en « allen allodium », à titre de « dos ecclesiae » (Cambron page 584) l’éperon rocheux et fort probablement les 7 journels de l’île formée par les deux bras de la Samme, en tout, deux à trois bonniers. L’abbaye y édifiera bientôt (dès avant 1177: Ghislain page 386) un moulin. Elle concédera à des « hospites » les pauvres parcelles rocailleuses qui forment aujourd’hui le centre du village. C’est là, dans le coeme terium-
En 1182, l’abbaye de Saint-
la court d’Haurut avec toutes ses dépendances;
« l’altare de Ronkiria cum omnibus dotibus, decrnns et oblationibus sive justiciis », avec obligation d’y établir un curé (presbytère) qui continuera à recevoir la prébende établie, à savoir le tiers de toutes les dîmes et oblations et de payer à l’Evêque de Cambrai et à ses «ministri» les droits synodaux (synodalia),
BIENS DE LA CURE.
Les biens déclarés en 1701-
Sous le régime français un arrêté du Directoire du 5 brumaire an VI (= 26 oct. 1797) (Pasinomie tomeVIII) assimile aux biens nationaux les biens des curés et des églises paroissiales dont les titulaires refusaient de prêter serment de haine à la royauté. En exécution de cet arrêté les biens de la cure, 7 à 8 bonniers en 11 parcelles, furent vendus comme biens nationaux (Archives Etat à Mons Régimes français et hollandais, farde 428, 239e liste, article 39, 40 et 41, adjudication définitive le 24 ventôse an VIII = 13 mars 1800).