Un certain nombre de baux stipulent un rendage partie en argent partie en nature. Le bail de la cense des Noves en 1453 nous en a fourni un premier exemple : la partie fixe du rendage annuel était de 18 patars en argent et de 12 muids de blé en nature. Le bail de la cense de Champmaret en 1593 nous en fournit un second exemple : en pus du rendage en argent fixé à 100 florins, le fermier doit fournir chaque année douze bons fromages et laisse paitre sur ses prairies une « halle », la bête à l’engrais du propriétaire. Le bail du propriétaire de la cense de Haurut en 1694 nous en fournit un autre exemple avec cette curieuse particularité que le rendage en nature est progressif comme le rendage en argent. Celui-ci est fixé à 1000 livres pour chacune des cinq premières années et à 1200 livres pour chacune des trois suivantes et à 1800 livres pour la dernière année. Le rendage en nature est de 150 livres de beurre pour chacune des huit premières années soit 50 livres de beurre à la pitance du couvent et 100 livres au maître d’hôtel de Cambron, et de 300 livres pour la dernière année.
En 1631, le bail de la cense du Goulos stipule un rendage en argent de 67 florins et en nature de 12 fromages soit 6 en août et 6 à la Saint Michel ; le propriétaire se réserve en outre chaque année les fruits d’un pommier.
Les baux de Gottenrieu stipulent également, en plus du rendage en argent, un rendage en nature. En 1739, celui-ci consiste en deux pains de sucre de Canarie de 3 livres chacun et en 1751 d’un pain de sucre de Canarie de quatre livres et de deux bons et gros dindons. En 1741, le rendage de la ferme de Giloscam est en argent de 370 florins et en nature de deux pains de sucre de mélisse de 9 livres chacun.
Les baux de la cense de Follemprise stipulent aussi le double rendage en argent et en nature. En 1758, le rendage en argent est fixé à 220 florins et le rendage en nature à 50 livres de beurre, à deux bons poulets à la Saint Michel et à quatre livres de sucre de Canarie à la nouvelle année. En 1770, le rendage en argent est de 270 florins et le rendage en nature de deux gros poulets à la Saint Michel et de quatre livres de sucre à la nouvelle année .
En 1759, le bail de la cense de Champmarais stipule comme rendage en nature deux sacs de pommes de bellefleur ou de courtpendu. Enfin, le double rendage en argent et en nature apparait pour la dernière fois dans le bail de la cense de Gottenrieu en 1810. Le rendage en argent est fixé à 725 francs et 62 centimes et le rendage en nature à 200 livres de bon beurre, un seau de fromage, quatre couples de dindons et quatre couples de poulets.
Beurre, fromage, sucre, poulet, dindon et pommes, tels sont les produits qui servent de base aux rendages en nature imposés par les baux.