Certains baux présentent encore cette particularité de stipuler une sorte de supplément de rendage appelé « vins » et qui se payait au début du bail en une ou plusieurs fois. Les vins semblent avoir été inventés pour conserver au rendage une apparence de fixité mais en réalité constituaient un véritable accroissement du loyer. L’Ancien Régime nous en a conservé pour Ronquières un certain nombre de spécimens.
En 1677, le bail de la cense de Haurut est renouvelé moyennant un rendage de 1800 livres et stipule en outre 1200 livres pour « vins » payables en 6 années, moyennant 200 livres par an. Et le bail de 1694 fait consister les « vins » en 24 moutons dont 12 doivent être livrés pendant les quatre premières années et 12 pendant les quatre dernières.
Les baux de la cense de Giloscam stipulent aussi des « vins » : en 1695 quinze patacons, en 1712, un veau de six florins en en 1720 trente écus.
En 1759, le rendage en nature de Champaret est de 350 florins et les « vins » sont fixés à 200 florins.
En 1752, le bail de la cense de la Bruyère porte un rendage de 650 florins et 350 florins pour vins.
En 1772, le rendage de la cense de Combois est de 1800 livres et les vins sont d’un import égal à celui du rendage.
En 1783, le bail de la cense de Haurut porte 2800 livres pour le rendage et 2800 livres pour les vins.
Enfin, le dernier et non le moins curieux spécimen de bail avec vins est celui de la cense de Gottenrieu en 1810. Le rendage en argent est fixé à 725 fancs et 62 centimes, celui en nature à 200 livres de bon beurre, un seau de fromage, quatre couples de dindons et quatre couples de poulets. Quant aux vins, ils étaient fixés à 1811 francs payables en trois fois. 362 francs et 82 centimes au passement de l’acte, 725 francs et 63 centimes en 1811 et 725 francs et 63 centimes en 1812.
Les vins se payaient donc le plus souvent en argent, parfois aussi en nature. Ils étaient le plus souvent payables en une fois mais parfois aussi se distribuaient en plusieurs paiements s’échelonnant toujours sur les premières années du bail.