Nous sommes peu renseignés sur les méthodes anciennes de labours à Ronquières. Les détails suivants jetteront néanmoins quelque lumière sur cet important sujet.
Tout d’abord nous possédons quelques renseignements sur les instruments de labour aux différentes époques de l’histoire de Ronquières.
En 1539, le contrat de mariage de Jehan le Carlier et de Jehanne le Corbisier signale comme apport du futur matériel agricole : un chariot, un tombereau, une charrue et une herse .
En 1661, Jean Dessart, censier de la Bruyère, donne à son beau-fils Henri Marc comme part de mariage, entre autres choses, un chariot, une charrue et une herse.
En 1724, les instruments de labour de la petite cense de Courtel au Brulé se composaient d’un chariot, d’une charrue, d’un binot et d’une herse.
En 1730, le matériel de ferme de Follemprise se composait d’un chariot, d’un tombereau, d’une charrue, d’un binot et d’une herse.
En 1810, nous trouvons à la ferme de Horrues quatre chariots, un tombereau, six charrues, quatre binots, quatre herses et un rouleau de pierre.
Il semblerait donc qu’aux seizième et dix-septième siècles, les fermiers ronquiérois n’utilisaient que la charrue et la herse tandis qu’au dix-huitième siècle, ils se servaient de la charrue, du binot et de la herse.
Le bail de la cense de Haurut en 1460 nous renseigne sur les travaux de labour des terres en jachère. Elles étaient fumées, travaillées au binot et à la charrue, puis égalisées avec le rouloir. En 1643, le « rengheillage » des terres en jachère était estimé valoir 70 sols au bonnier.
Les terres destinées aux durs grains, c’est-à-dire ensemencées à l’automne, devaient d’après un certain nombre de baux, être labourées à « ‘quatre royes » et le travail était estimé en 1643 valoir 44 livres le bonnier, tandis que les terres de marsage, c’est à dire ensemencées au printemps , devaient être de deux royes et en 1643, ce travail était estimé valoir 20 livres seulement au bonnier.