Parmi les particularités les plus intéressantes des anciens baux ronquiérois, il faut signaler les stipulations relatives aux plantations d’arbres fruitiers et d’arbres de haute futaie et celles relatives aux corvées dues aux propriétaires .
Les plantations d’arbres
La plupart des anciens baux stipulent que le fermier devra planter un certain nombre d’arbres à fruits pendant la durée de son bail. Un certain nombre de baux stipulent la plantation d’arbres de haute futaie tels que frênes, ormes et peupliers. Le renouvellement périodique des arbres fruitiers entretenait la valeur productive de la ferme. La plantation d’arbres de haute futaie accroissait les revenus du propriétaire.
Un certain nombre de baux imposait la plantation de six jeunes pommiers ou poiriers chacune des années du bail. Tel était le cas de Polet en 1753, le bail de Bruyère en 1752 et les baux de Giloscam en 1656, 1663, 1674, 1752 et 1770. Le bail de Hongrée en 1742 imposait la plantation de six plants de pommiers ou de poiriers pendant chacune des trois premières années du bail seulement.
En 1680, le bail de Giloscam impose la plantation de 60 bonnes greffes de pommiers ou de poiriers pendant les trois premières années du bail à raison de 20 greffes par an. Dans les baux de 1712 et de 1720, on imposait la plantation de trois greffes par an.
Le bail de Haurut en 1694 stipulait que le fermier devait planter en 9 ans cinquante greffes de pommiers ou de poiriers, et chaque année trente plants de saules, de peupliers ou de frênes.
Dans son bail de 1775, le fermier de Chenois devait planter chaque année huit greffes de poiriers ou de pommiers et le fermier de Tombois, d’après son bail de 1781, devait planter chaque année 10 greffes de bons fruits tel que poiriers et pommiers et en outre, vingt plans de saules, vingt plans de bois blanc le long de la Marck ( ou Sennette) .
En 1749 et en 1759, le bail de Giloscam impose au fermier de planter cent plants d’ormes ou de cerisiers pendant les trois premières années de son bail. En 1759, le bail de Champmarais impose au fermier de planter tous les ans six cerisiers et quatre greffes de poiriers ou pommiers.
En vertu de son bail de 1737, le fermier de la Basse Lobywarte devait planter chaque année des greffes de bons fruits tels que pommiers, poiriers ou prunes d’altesse.
En 1691, le bail de Gottenrieu imposait au fermier l’obligation de planter six greffes de pommiers ou de poiriers la première année et deux greffes chacune des autres années et les baux de 1720 de 1739 et de 1751 de planter chaque année six greffes de poiriers ou de pommiers et douze plançons de saules ou de peupliers. Enfin, le bail de Follemprise en 1770 stipule que le fermier devra planter chaque année six cerisiers et six greffes de bons fruits tels que pommiers et poiriers.
C’est pour satisfaire aux obligations ainsi imposées que les fermiers entretenaient une pépinière appelée jadis greffoir ou planty. Ainsi, en 1643, le greffoir de la cense de Follemprise comptait 200 greffes de poiriers et de pommiers valant trois patars pièce et 150 sauvageons valant chacun 2 liards. Et en 1681, Pierre Berton, en garantie d’un emprunt de 6 florins, donne toues les greffes de son greffoir.
Les corvées de charriages
Certains baux stipulaient l’obligation pour le fermier de faire un certain nombre de charriages au profit du propriétaire en plus des charriages nécessités pour les travaux d’entretien, de réparation ou de reconstruction de la ferme elle-même. Ainsi en 1712, le bail de cense de Giloscam impose au fermier la corvée de deux charriages par an pour mener à Nivelles les bois destinés au propriétaire. Et en 1759, le bail de la cense de Champmarais impose au fermier deux charriages par an pour aller chercher de la houille ou du charbon. En 1752, le bail de la cense Del Bruyère impose au fermier trois corvées avec un chariot et quatre chevaux pour aller soit à Bruxelles soit au Château de la Berlière. En 1775, le bail de la cense du Chenois impose au fermier de faire à toute réquisition les corvées de l’abbaye avec quatre ou six chevaux et de prendre à sa charge l’entretien des valets et des chevaux, l’abbaye payant toutefois les frais résultant du droit de barrière et de « Chausséage ».
Enfin, en 1781, le bail de la cense de Tombois stipule pour le fermier l’obligation de douze corvées par an avec quatre ou six chevaux pour aller à Bruxelles, à Namur ou à Cambron.