D’après un texte original de l’abbé Georges Malherbe
Ronquières a du avoir des pasteurs du clergé séculier au moins depuis 1134. C’était une condition formelle imposée aux abbayes par l’évêque lorsqu’il leur donnait une paroisse.
Le premier pasteur mentionné est « Amandus », presbytérien de Ronquières en 1190 et en 1197.
En 1217, Johannes de Runchires. Précédemment, les curés recevaient le tiers de toutes les dîmes et revenus de l’église.
Godefroid accepte un nouveau règlement, c’est-à-dire une portion congrue de 20 livres de Hainaut en échange de son tiers de grosses dîmes. Il abandonne la dîme des laines et agneaux sous réserve de la part ordinaire du clerc. Il reçoit toutes les menues dîmes et offrandes à l’église, conserve le tiers des légatas d’une valeur supérieure à cinq sous de Louvain et obtint l’intégralité des autres légatas. Il supportera les dépenses de synodalia (à l’évêque) et des frais de visite de l’archidiacre et du doyen.
Comme on peut le penser, ce règlement n’empêcha pas maintes contestations. C’est ainsi notamment qu’un arbitrage du intervenir en 1315 pour déceler de la nomination du clerc glissier et l’attribution des draps, linceuls, chandelles et tortis apportés avec les morts lors des enterrements. Il fut du reste modifié et complété par divers menus accommodements. En 1300, le curé Frankenaire, en 1350 le curé Hubert Duvekin. Avant 1448, sire Martin, jadis curé de Ronquières tenait avec Jean de la Luet 2 bonniers de terres et de pâturages tenant à Gioulx de l’Escaille (Au Quesnoy) .
Les papes Sixte IV et Léon X en 1513 accordent à la faculté des arts de l’université de Louvain le privilège de présenter un candidat curé une fois tous les 10 ans, lorsque le patronat appartenait à une communauté ecclésiastique ce qui était le cas de Cambron à Ronquières.
En février 1569, Sire Martin Boart, d’une famille de Nivelles, fils de François Boart, curé pasteur, il assiste le calviniste Jean Taminiaux, greffier de Ronquières allant « à son dernier supplice » : il fut pendu à un arbre de son jardin de la grande maison en face de la porte de l’église. Au 15 décembre 1571, il a 31 ans et est encore mentionné au 22 juillet 1576.
En 1585, au 15 novembre on trouve Jaspar Ninonvres. Puis il y eut Guillaume Snoeck.
Au 31 mars 1591 est nommé Firmin Bonnemain, décédé le 16 octobre 1601. Est alors désigné par Cambron Nicolas Pochérianus ou des Sérinchamps.
Le 6 juin 1639, c’est André Mulpas né à Braine-Le-Comte qui lui succède, désigné aussi par Cambron. Il décède prématurément en décembre 1640 et est inhumé dans l’église, d’après sa pierre tombale.
En 1641, en février est désigné Abraham Desmoulin, né à Hennuyères. Il est installé sur présentation de la faculté des arts de l’université de Louvain où il était encore aux études. Il restera à Ronquières jusqu’à sa mort survenue le 23 mai 1703, à l’âge de 87 ans, alors qu’il venait d’avoir cédé sa cure à Maître Joseph Dessard « per permutationem canonicam », en échange d’une pension de 150 florins. La permutation approuvée par Cambron le 31 mai et par l’évêque de Namur le 2 juin 1703. Il avait construit la cure à ses frais pour 1927 florins, sauf 100 florins donnés par Cambron. Depuis 1673, il était, tout en restant curé de Ronquières, doyen de la chrétienté de Nivelles.
Pendant tout un temps, il avait dirigé une exploitation agricole comprenant à un moment donné jusqu’à une vingtaine de bonniers, terres et prés (neuf bonniers de la messe pastorale, quatre et demi bonniers de biens personnels et six bonniers de terres en location). Au recensement il déclarait un valet, une servante, deux chevaux, un poulain, douze vaches et veaux et deux cochons. Une pierre tombale rappelle sa mémoire.
Le 31 mai 1703, Maître Jean-Joseph Dessard est nommé par Cambron. C’était un ronquiérois né en 1670 à la ferme de la bruyère et sa mère était la sœur d’Abraham Desmoulins. Il mourut en fonction le 25 septembre 1724 et sera inhumé dans l’église. Son frère Jean-Baptiste Dessart, né en 1676, curé de Villers la Ville en 1716, doyen de la chrétienté de Genappes en 1735 et décédé en mai 1759 avait choisi le même lieu d’inhumation. Leurs pierres tombales existent encore aujourd’hui.
Comme son prédécesseur, Jean-Joseph Dessart s’étaitoccupé de cultures, ainsi qu’on peut le constater par le détail de la vente faite après son décès.
Le 6 octobre 1724, Antoine Joseph Leto, né à Baudour en 1699, est nommé sur présentation de Louvain. Il restera jusqu’à sa mort le 7 août 1756. On voit toujours sa pierre tombale.
Le 17 juin 1759, Antoine-Joseph Gérard, baptisé à Namur le 18 octobre 1722 est nommé par Cambron. Il est décédé en 1775. De son temps, l’église fut agrandie et son mobilier embelli. Le 23 mai 1776, Philippe Emmanuel Laurent de Jodoigne reçoit l’investiture canonique de Louvain. Il est âgé de 41 ans. Il décède à Ronquières le 23 juin 1793après avoir eu de vifs démêlés, deux avec Cambron à propos de sa compétence et de la reconstruction du presbytère.
Du 19 juilet 1793 au 17 juin 1794, Pierre-Joseph Dupire est « Desservitor ». En 1794, Jean-Baptiste Bertrand, né à Wavre en 1760 est nommé sur présentation de Louvain. Il serait resté caché à la ferme de Haurut pendant plus de trois ans, de 1797 à 1800. Il avait refusé le serment de haine à la royauté.
Avec le concordat de 1801, la paroisse est classée dans les succursales et ses pasteurs sont desservants. Auparavant, les pasteurs ronquiérois étaient nommés et rétribués par Cambron. Ils restèrent en fonction à Ronquières jusqu’à leur décès. Désormais, ils seront désignés par l’évêque de Tournai et rétribués par l’état et encadrés dans la hiérarchie du diocèse. Ils ne feront ordinairement plus à Ronquières qu’un passage plus ou moins court.
Parmi les 15 desservants qui se sont ainsi succédés depuis 1801, citons seulement comme exemple :
- Abbé Philippe Edward Conart qui resta 26 ans de 1850 jusqu’à son décès le 14 avril 1876. Il fut inhumé à Ronquières et ses paroissiens lui élevèrent sur la façade de l’église un monument commémoratif en reconnaissance du dévouement qu’il avait montré lors du choléra de 1866.
- Abbé Georges Malherbe. Il resta de 1905 jusqu’à sa retraite en 1948 ? De son temps, l’église, frappée par la foudre le 24 juillet 1924, est incendiée. Elle fut restaurée en 1927 et classée un an plus tard comme monument historique ainsi que son mur de soutènement, par arrêté royal du 12 mars 1950.